METTONS NOUS AU VERT
La biophilie, c’est l’un des termes à la mode dans le monde de la conception et de l’aménagement des bureaux. Ce concept fait référence à notre affinité envers les environnements naturels, ce qui a un impact important sur notre performance et notre motivation au bureau. Ce qui explique pourquoi des entreprises telles que Google aménagent des espaces dans leurs bureaux qui ressemblent à ça :
Ainsi, une étude a montré que les sons venant de la nature, comme les chants d’oiseaux ou l’eau qui coule, permettent de se remettre plus rapidement des tâches stressantes comparés aux bruits de trafics ou d’intérieur de bâtiments, comme la climatisation.
Jahncke (2012) a quant à elle étudié l’impact des pauses et des périodes de repos sur la performance. Elle en a conclu que regarder une vidéo (avec le son) de la nature pendant que l’on prend une pause augmente les niveaux d’énergie, la performance dans les exercices d’arithmétique ainsi que la motivation, en comparaison à une pause durant laquelle on entendrait juste des bruits de bureau. Une exposition prolongée aux bruits de bureau a mené aux plus bas niveaux de motivation et de performance.
À L’ORIGINE, LA PSYCHOLOGIE ÉVOLUTIONNISTE
Le thème de la biophilie a été introduit par Edward Wilson en 1984. La biophilie est venue nourrir le courant de la psychologie évolutionniste, qui est un maillon essentiel de notre approche psychoacoustique. Les évolutionnistes (dont Darwin était le père fondateur !) estiment que notre physiologie a évolué au fil du temps par sélection naturelle : notre corps s’est adapté pour nous permettre de mieux survivre. De la même manière, la psychologie évolutionniste estime que notre comportement et nos mécanismes psychologiques suivent la même évolution, afin de maintenir notre survie et notre bien-être.
Et en ce qui concerne notre perception du bruit, il est important de se souvenir que sur l’échelle de l’humanité, l’homme a passé la quasi totalité de son temps dans la nature, dans un environnement quasi-silencieux. Et les seuls sons que pouvaient percevoir l’homme des cavernes étaient des signaux liés à sa survie : soit les bruits des proies qu’il chassait, soit les bruits des prédateurs qui pouvaient le poursuivre. Et c’est d’ailleurs pour cela que toujours aujourd’hui, l’ouïe est le seul de nos sens qui ne dort jamais : celle-ci sert à détecter le danger pour garantie notre survie. Sauf qu’aujourd’hui, nous sommes constamment exposés au bruit, notamment dans nos bureaux, et donc constamment stimulés. Nos processus psychologiques de perception du son sont toujours plus proches de la vie dans la savane africaine que de la vie en open-space… D’où la gêne et les difficultés que nous rencontrons désormais. Ce ne serait donc qu’une question d’évolution !
POUR ALLER PLUS LOIN
Vous n’avez plus qu’à tenter les pauses en plein air pour constater la différence. En attendant, vous pouvez aussi regarder cette courte vidéo (en anglais) made in Ecophon sur le lien très fort entre notre environnement sonore et la nature.