Bien réussir l’isolation acoustique de ses bureaux

Bien réussir l’isolation acoustique de ses bureaux

Réunions pas si confidentielles

La bonne réussite de l’environnement sonore des bureaux ouverts repose notamment sur l’aménagement d’espaces périphériques cloisonnés, dans lesquels auront lieu les activités plus bruyantes. Réunions, conversations téléphoniques, travail de groupe… l’objectif est d’offrir des espaces adaptés à ces activités pour qu’elles n’aient pas lieu au sein de l’open space. Sauf que… si tout ce qui se passe et se dit dans ces pièces peut s’entendre dans l’open space, c’est un échec total ! Voici quelques éléments pour mieux comprendre les défis de l’isolation acoustique.

Absorber ou isoler ?

Alors que l’absorption acoustique vise à améliorer l’environnement sonore au sein d’une pièce (baisse du niveau sonore, réduction des échos, etc.), l’isolation acoustique se concentre sur le blocage de la transmission du son d’une pièce à une autre. Et ce n’est pas une mince affaire, puisque le son se faufile partout ! À travers les cloisons, le plafond, les passages de câble, les joints pas assez étanches… le son s’infiltre partout où il le peut, d’où la difficulté à isoler deux pièces.

Voies de transmission du son

Le son utilise toutes les voies possibles pour atteindre la pièce voisine.

L’une des difficultés majeures que l’on rencontre dans les bureaux français vient du fait que les cloisons ne montent pas jusqu’à la dalle supérieure mais s’arrêtent sous le faux plafond. Ce qui veut dire que le son peut facilement “enjamber” la cloison par le plafond. Mais également, si la cloison n’est pas parfaitement installée, le son peut passer entre le faux plafond et la cloison, ou encore entre le sol et la cloison.

Comment s’y retrouver ?

Que ce soit pour la cloison, le plafond ou même les fenêtres, il existe des paramètres permettant d’évaluer leur performance en isolation acoustique.

Indice d’affaiblissement acoustique (Rw) : le Rw, mesuré en décibels, indique la réduction du bruit à travers un matériau. Ainsi, si une cloison a un Rw de 40 dB, cela veut dire que si dans une pièce on mesure 60 dB, de l’autre côté de la cloison on n’entendra que 60 – 40 = 20 dB. Ce paramètre est aussi utilisé pour le plafond, et correspond à la réduction des bruits qui le traversent directement : la ventilation par exemple, ou encore les bruits venant de l’étage supérieur. Le Rw d’un plafond ne caractérise donc pas sa capacité à empêcher le son d’enjamber la cloison.

Indice d'affaiblissement acoustique RW

Indice d’affaiblissement acoustique du plafond (Rw)

Indice d’isolement acoustique normalisé (Dnfw) : derrière ce terme assez barbare se cache la mesure de la capacité du plafond à empêcher le son d’enjamber la cloison. Le Dnfw mesure donc la réduction du son lorsque celui-ci traverse deux fois le plafond : de chaque côté de la cloison.

Indice d’isolement acoustique normalisé (Dnfw)

Indice d’isolement acoustique normalisé du plafond (Dnfw)

 

Remarque importante : les valeurs du Rw et du Dnfw sont des valeurs de laboratoire. Ce qui veut dire qu’elles sont obtenues dans des conditions de pose parfaites. Dans la réalité, cloison et plafond sont ainsi moins performants, avec une baisse atteignant généralement 6 à 8 dB. Par conséquent, si l’on souhaite une cloison capable d’isoler jusqu’à 40 dB, il faudra choisir un modèle avec un Rw d’environ 46 dB.

La règle d’or

Lorsque l’on veut réussir l’isolation acoustique d’une pièce, il y a un élément essentiel à garder en tête : la performance du plafond et celle de la cloison doivent être similaires ! En d’autres termes, le Dnfw du plafond et le Rw de la cloison doivent être égaux. Inutile de surinvestir dans une cloison ultra isolante si le plafond ne permet pas également de bloquer le son…

Une dernière astuce

Il est possible de renforcer la valeur du Dnfw du système choisi en rajoutant des barrières acoustiques au-dessus de la cloison. Ces barrières permettent ainsi de “prolonger” la cloison jusqu’à la dalle supérieure et d’augmenter l’isolement acoustique jusqu’à 8 dB supplémentaires.

Il existe des solutions au plafond permettant de combiner à la fois bonne absorption acoustique et isolation acoustique performante : le duo gagnant ! Par ici pour en savoir plus.

Ça vous a plu ? Faites le savoir à la terre entière, ou même juste à l’auteur : partagez, commentez, à vous de jouer !

Thomas Roul

Vous avez remarqué ? Il y a trop de bruit dans nos bureaux. Spécialiste de l'acoustique des espaces de travail auprès de Saint-Gobain Ecophon, je vous propose de mieux comprendre comment maîtriser votre environnement sonore pour enfin s'entendre travailler.

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