Le fabricant de mobilier de bureaux Steelcase a publié une étude passionnante intitulée “Engagement and the Global Workplace“. Pour cette étude, 12 480 occupants de bureaux ont été interrogés à travers 17 pays dans le monde sur 4 continents, en 2014. Parmi eux, 824 Français ont participé à l’étude. L’objectif était de mesurer l’engagement des salariés à travers le monde ainsi que leur satisfaction vis-à-vis de leur environnement de travail, et d’en tirer des leçons sur leur bien-être et la performance des entreprises. Une bonne occasion de faire le bilan sur nos bureaux français, et de les comparer au reste du monde. Je vous propose une sélection des chiffres… très révélateurs.
5%
La (maigre) part des employés français qui se considèrent “très engagés et très satisfaits” dans leur travail. C’est également le plus faible score des 17 pays ! À l’inverse, 18% Français se considèrent “très désengagés et très insatisfaits”. Cette étude a montré une corrélation claire entre l’engagement des salariés dans leur travail et la satisfaction que leur apporte leur environnement de travail. Un bon environnement de travail permettrait donc d’augmenter l’engagement (et donc la performance) des collaborateurs.
79%
La part des employés français qui ne travaillent jamais à distance de leur bureau. Le télétravail est ainsi encore peu répandu en France. C’est le score le plus élevé des 17 pays, et souligne l’importance de la séparation de la vie professionnelle et de la vie privée dans la culture française. Pourtant, le télétravail permet indirectement d’accroître notre satisfaction au travail, notamment d’un point de vue acoustique : notre domicile est le lieu où nous contrôlons le mieux notre environnement sonore, et nous permet donc de réaliser au mieux les tâches les plus difficiles. Ce qui nous rend moins gênés (voire frustrés) lorsque nous sommes exposés au bruit dans nos bureaux.
6.0
Note moyenne, sur 10, donnée aux employés français à leur qualité de vie au travail. Et une fois encore, la France fait figure de mauvais élève, avec la note la plus basse des 17 pays (notes s’étalant de 6.0 à 7.5).
12%
Seuls 12% des employés français s’estiment très satisfaits de leur environnement de travail. Une fois de plus, c’est le plus bas score des 17 pays. Le taux moyen de l’étude est 11 points au dessus du notre, à 23%.
4
Parmi les 9 indicateurs d’engagement des employés, la France obtient les plus bas scores de l’étude pour 4 d’entre eux. Ils concernent : la motivation dans son travail (65% se disent motivés), l’accomplissement personnel au travail (seuls 57% le ressentent), l’adhésion à la culture de l’entreprise (seulement 49%) et le soutien à la direction et la stratégie de l’entreprise (47%). Les 5 autres paramètres ne sont pas davantage réjouissants, puisqu’ils sont tous en dessous de la moyenne globale de l’étude.
6
Quand on regarde les indicateurs de satisfaction vis-à-vis de l’environnement de travail, la France obtient 6 des plus bas scores sur les 13. Ils concernent : le choix de l’espace en fonction de la tâche à réaliser (pour seulement 37% des employés), la capacité à se concentrer facilement (51%), travailler en équipe sans être interrompu (44%), la facilité à exprimer et partager ses idées (55%), accueillir les travailleurs à distance/nomades de passage (36%) et se sentir calme et relaxé (seulement 37%). Là encore, pour les 7 autres paramètres, la France est systématiquement en dessous de la moyenne globale. Steelcase souligne le manque de contrôle des employés français sur leur environnement de travail.
Les 17 pays participants à cette étude sont : Belgique, Canada, Chine, France, Allemagne, Inde, Mexique, Pays-Bas, Pologne, Russie, Arabie Saoudite, Afrique du Sud, Espagne, Turquie, Émirats Arabes Unis, Royaume-Uni et États-Unis. Les résultats de chaque pays sont présentés, analysés et comparés dans le rapport de l’étude.
Pour illustrer cet article, une photo du WorkLife, le showroom parisien de Steelcase.
